Le dernier mot; Part II
Donc: 12h30 arrive. 35 aussi. 40 et 45 en invités. Ça commence à faire. J'ai lu mon journal de fond en comble. J'ai même parcouru le carnet etc... enfin bref, il ne me restait plus que le serpent-arcade sur mon mobile ou écouter les discussions de terrasse autour de moi pour tuer le temps. La zone.
Je laisse 5 minutes supplémentaires au Monsieur avant de l'appeler pour lui demander des comptes. Et sans étonnement, les 5 minutes de dignités s'écoulent. Je compose le numéro...biiip... biiip... biiip. Il répond. "Bonjour Monsieur Kedelageule (ceci est un pseudo), Maanolia à l'appareil (ceci est un pseudo). Vous êtes dans le coin là?"
"Oui biensûr" me répond-il. "Je suis au bureau, je vous attends". Je crois faire une attaque. "Mais Monsieur Biip, vous m'aviez donné rendez-vous au café..!". Et vas-y qu'il se confond en excuses et qu'il me dit qu'il me rejoint de suite.
10 minutes plus tard... il est 13h. Pour mémoire, je suis là depuis une heure, dont une demi-heure d'attente intense. Il arrive bronzé dans son costard, et me fait ce que je crois discerner comme le début d'un baisemain changé au dernier moment en une poignée plus virile (il avait du oublier pour quoi il venait...). Grand sourire. On s'installe en salle, j'éteins mon portable et commande le troisième café de la journée. Lui: un diabolo menthe. C'est mignon tout plein.
Il entame avec une présentation de sa société. Plein de projets, des opportunités en or. Le parrain de sa boite est une star de la télévision. Il collabore avec d'autres stars de la télé et d'ailleurs. Il m'en met plein la vue, m'enflamme... je ne prends pas. Et là: le petit bruit de mauvais augure: son téléphone sonne. Vous me croirez pas si je vous dis qu'il répond. Vous me croirez encore moins si je vous dis qu'il ne demande pas à son interlocuteur de rappeler. Je serai une grosse mytho si je vous dit qu'il reste 10 minutes à tchathcer... Pourtant c'est bien vrai. Et cela s'est répété 3 fois!! Je commençais à parler, à me présenter, à présenter mon projet, et surtout à lui poser des questions sur ma mission, les dates de stage etc... et rien. On était tout le temps coupé par son portable.
Je vous entends d'ici, vous vous demandez pourquoi je ne me suis pas barrée. Mais un: c'était le premier entretien que j'avais décroché à Paris et j'étais curieuse. Deux: je venais d'attendre une heure, j'étais pas à ça près. Trois: je savais qu'il me restait 10 minutes, j'étais pas à ça près. Quatre: ça me faisait un truc marrant à raconter!!!
Mais le plus drôle c'est ce qu'il me dit en fin d'entretien: après ces goujateries en rafale, après m'avoir expliqué que mon job n'aurait rien à voir avec celui d'un journaliste, après m'avoir promis avec des yeux langoureux que si je savais montrer mon intérêt (...?) je pourrais éventuellement participer à un tournage, et après ne m'avoir rien dit des dates de stages et de la rémunération... Il me balance d'un ton séducteur de plage très sûr de lui: "J'espère sincèrement qu'on travaillera ensemble"... hmmm, j'en jouis d'avance...
Mon dernier mot? "Au revoir" façon VGE en 1981. Dans ma tête: "bull shit de bull shit, si j'avais su j'aurais mis mes tongs..."!!!!!